L'influence des rêves sur notre comportement
Les rêves ont-ils une influence sur notre comportement lors de notre vie éveillée ?
Les rêves ne sont pas inutiles. Ils
pourraient nous aider à mieux gérer les émotions liées à des événements
stressants ou à des épisodes traumatiques de notre vie.
Les émotions négatives sont très
fréquentes dans les rêves. Pourquoi ?
D'après des travaux publiés il ya une
vingtaine d'années, ce phénomène pourrait correspondre à l'activation de
mécanismes de régulation émotionnelle pendant le sommeil : les émotions que
nous ressentons dans les rêves nous aideraient à mieux gérer nos émotions
éveillés.
De plus, nous savons que les rêves
contiennent des émotions très fortes, parfois démesurées par rapport à celles
ressenties dans la réalité et qu’elles peuvent influer sur notre humeur dans la
journée qui suit.
Ces
émotions ont tendance à être plus négatives et souvent liées à la peur
ou à l’anxiété.
En 2004, Sophie Schwartz, professeur
au département des neurosciences fondamentales, a réalisé une analyse sur des
données de récits de rêves. Cette étude a permit de distinguer deux grandes
catégories de rêves à contenu émotionnel :
-Dans les premiers, les émotions sont
liées à des événements de la vie quotidienne récente, par exemple, pour des
étudiants, le stress lié à un examen.
- Dans les autres, il s'agit
d'émotions essentiellement « primitives », comme la peur, qui peuvent refléter
des réactions instinctives face à des situations dangereuses.
Comment
expliquer que nos rêves contiennent des émotions aussi négatives ?
Depuis les années 1990, des travaux
sur les effets du manque de sommeil ou de la privation de sommeil paradoxal suggèrent
que ce phénomène participerait à la régulation des émotions de notre vie
quotidienne, indispensable à notre équilibre psychique.
En effet, plusieurs études ont montré
que le manque de sommeil a des conséquences très importantes sur l'humeur et
sur notre comportement pendant la journée.
Après une nuit blanche, nous sommes
plus irritables, plus impulsifs et plus vulnérables au stress, et nous pouvons
de ce fait avoir un comportement inapproprié. Ces observations nous ont ramené
à une ancienne hypothèse : les rêves, parce qu'ils sont riches en émotions
fortes, pourraient jouer un rôle dans la gestion des émotions à l'éveil.
La fonction exacte des rêves dans la
régulation émotionnelle fait cependant débat. Sur cette question, deux grandes
théories ont été proposées :
-La première a été formulée en 2000
par un philosophe et neuroscientifique finlandais, Antti Revonsuo. Selon lui,
les rêves nous aideraient à réagir de manière adaptée et efficace aux
situations dangereuses dans la vie réelle.
Pour élaborer cette théorie, Antti
Revonsuo est parti de l'hypothèse selon laquelle tout mécanisme biologique
remplit une fonction pour l'organisme, sans quoi il aurait été éliminé au cours
de l'évolution : le rêve ne peut pas être inutile à l'être humain, sinon il
aurait disparu. Antti Revonsuo s'est également appuyé sur différentes
observations.
Tout d'abord, les émotions négatives
ou désagréables sont plus fréquentes dans les rêves que dans la réalité. Par
ailleurs, des personnes ayant subi un traumatisme, comme survivre à une guerre,
font très fréquemment des cauchemars au cours desquels elles revivent les faits
traumatisants. C'est un symptôme du syndrome
de stress post-traumatique.
Pour Antti Revonsuo, ces éléments
suggèrent que le rêve nous permet de simuler ou d'exercer les comportements à
adopter face à des situations menaçantes, mais dans un environnement sans
danger.
-En parallèle, une autre théorie,
complémentaire, a été développée par l'équipe de Tore Nielsen, de l'université
de Montréal.
Selon le neuroscientifique canadien
qui a mis au point ce "modèle neurologique des cauchemars", ceux-ci
remplissent une fonction capitale : celle de réécrire les souvenirs de nos
peurs les plus perturbantes pour, les neutraliser.
Les cauchemars ne sont pas des rêves
qui tournent mal comme la majorité le pense, mais un processus cérébral à part
entière. Tout commence dans l'hippocampe, une zone du cerveau connue pour son
rôle central dans la mémoire. C'est là que s'élaborent les histoires
effrayantes qui peuplent nos nuits. Concrètement, l'hippocampe capte des
éléments anxiogènes issus de peurs réellement vécues avec des souvenirs anodins
piochés dans le tout-venant de la mémoire. Une fois le scénario en place, ces
souvenirs activent l’amygdale, qui abrite la mémoire de la peur. Et pour cause
: elle croit revivre un souvenir dangereux ! Du coup, elle déclenche chez le
dormeur les émotions de peur typiques des cauchemars. Mais la plupart du temps,
le cortex préfrontal intervient : au vu des éléments anodins voire loufoques
introduits dans le scénario, il inhibe la réaction de peur au niveau de
l'amygdale. Résultat : les souvenirs des peurs s'atténuent. Et tel serai
précisément le secret des cauchemars !
Un rôle Décompression psychique d’après Freud :
Freud postule que nos rêves ont une fonction
psychique : ils permettent de satisfaire un ou des désir(s) refoulés et
font ainsi baisser la pression psychique du sujet.
Le Dr B. De La Giclais explique que les rêves servaient à
garder un « équilibre psychique » stable en nous permettant de
réaliser et modifier les choses qui ont pu nous frustrer durant l’éveil.
Ces deux conceptions du rêve se rejoignent donc sur
l’idée que les rêves peuvent être un genre de « soupape de
décompression » contre la frustration des Hommes.
Pour conclure, nous dirons que oui,
les rêves influencent largement notre vie éveillée, en jouant sur nos émotions
mais aussi en nous « préparant » à affronter certaines situations.
Pour conclure, nous dirons que oui,
les rêves influencent largement notre vie éveillée, en jouant sur nos émotions
mais aussi en nous « préparant » à affronter certaines situations.